Les Français ont de plus en plus d’équipements numériques. C’est ce que montrait, en mai 2024, le baromètre du numérique annuel réalisé par l’Arcep.
De quoi inquiéter, alors que l’impact environnemental de ce secteur, déjà significatif, est en forte croissance, notamment du fait du développement des appareils connectés et des mondes virtuels.
Pour le mesurer, l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) a publié une étude sur le sujet des data centers (ou centres de données).
Elle y établit, déjà, que « le numérique représentait 2,5% de l’empreinte carbone annuelle de la France (soit l’équivalent du secteur des déchets).
Dans cette empreinte, l’Ademe s’attarde d’abord sur les centres de stockage de données. L’étude montre « qu’ils représentent 16% de l’empreinte carbone du numérique », et ce, en ne prenant en compte que les centres situés en France. « Or, une partie importante des usages en France sont hébergés à l’étranger », souligne le document.
Et la tendance est à la hausse, notamment du fait de l’essor de l’intelligence artificielle et du big data : « Les centres de données vont représenter une part de plus en plus importante de l’impact environnemental du numérique notamment en raison de la hausse du volume de données (+20% par an) ainsi que de la part de la consommation d’électricité en France qui pourrait représenter 6% en 2050 ».
A l’échelle mondiale, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit, elle, « un doublement de la consommation électrique mondiale liée aux data centers d’ici à 2026, pour atteindre les 1 000 TWh, soit l’équivalent de la consommation électrique du Japon », ajoute l’Ademe.
L’étude évoque également la consommation en eau, « pour le refroidissement des data centers » et qui peut « s’avérer critique en période de forte chaleur et de stress hydrique ». L’Ademe évoque également les sols, alors que la construction des nouveaux data centers s’inscrit dans un objectif français de « zéro artificialisation nette » d’ici 2050.
Face à ces différents impacts, l’Ademe fait plusieurs recommandations : implanter les nouveaux data centers dans des friches urbaines par exemple, ou encore valoriser la chaleur issue des serveurs pour « chauffer une piscine, une résidence ou autre établissement voisin ou alimenter un réseau de chaleur », illustre l’étude.
Source : France Info
https://www.francetvinfo.fr/sciences/high-tech/consommation-d-electricite-extraction-de-metaux-data-centers-l-ademe-alerte-sur-l-impact-environnemental-croissant-du-numerique_6879128.html
Ronan MOALIC
Directeur